Cette signature s’est déroulée dans le cadre de la visite officielle du Président sénégalais en Turquie, témoignant de la profondeur des relations bilatérales entre les deux nations.
La chaîne de valeur du lait bovin au Sénégal est un processus complexe qui commence dans les vastes prairies où les vaches broutent et se termine dans les réfrigérateurs des consommateurs. Bien que ce parcours soit semé d'embûches, il met en lumière le rôle crucial du lait dans l'économie et la sécurité alimentaire du pays.
Il est primordial de bien saisir chaque étape de cette chaîne pour améliorer l'efficacité du secteur laitier et répondre aux besoins croissants de la population sénégalaise.
La production de lait : entre tradition et modernité
Au Sénégal, la production laitière repose largement sur l’élevage pastoral traditionnel. Cependant, la productivité reste relativement faible, principalement en raison des races élevées et du manque de pâturages durant la saison sèche.
Zébu, la race la plus élevée au Sénégal
Des initiatives modernes commencent à émerger pour améliorer la production. C’est le cas de LaLaiterie du Berger qui collabore avec des éleveurs locaux pour collecter et transformer le lait. Ce qui permet d’accroître la production tout en réduisant les pertes.
💡
Grâce à un modèle économique inclusif, l’entreprise a réussi à améliorer les conditions de vie de nombreux éleveurs, tout en fournissant des produits laitiers frais aux consommateurs.
Collecte et transformation : des défis logistiques majeurs
La collecte du lait, surtout dans les zones rurales, constitue l’un des défis majeurs du secteur. Le manque d’infrastructures, les distances entre les zones de production et les centres de transformation limitent l’efficacité de la chaîne de valeur. Des entreprises comme La laiterie du Berger ou des réseaux tels que DINFEL et DIRFEL mettent en place des systèmes de collecte plus efficaces, s’appuyant sur un réseau de centres de collecte répartis dans les zones rurales.
Un collecteur de La Laiterie du Berger récupère le lait des éleveurs en voiture
Ce modèle contribue à réduire les pertes et garantit une meilleure qualité du lait livré aux unités de transformation.
La Laiterie du Berger se distingue à nouveau comme pionnière dans la transformation du lait local en yaourts, fromages et autres produits laitiers. D’autres acteurs, tels que les GIE des femmes transformatrices, produisent également des yaourts de qualité à partir de lait cru collecté localement.
La distribution : l'accès aux marchés urbains et ruraux
La distribution des produits laitiers constitue un maillon important dans la chaîne de valeur. Dans les zones urbaines, les marchés sont principalement dominés par des produits importés, mais la distribution locale commence à s'affirmer. La laiterie de Berger et Kirène, deux entreprises qui ont un réseau de distribution bien développé pour acheminer leurs produits laitiers à travers tout le pays, garantissant ainsi une meilleure accessibilité pour les consommateurs.
En milieu rural, la distribution reste majoritairement informelle, les éleveurs vendant souvent directement aux consommateurs ou via des marchés locaux.
Une éleveuse vend son lait frais
Des coopératives laitières émergent peu à peu pour structurer la distribution et fournir des produits de meilleure qualité aux consommateurs ruraux.
Kiosque DIRFEL proposant lait frais et yaourts
Le consommateur : où tradition rencontre innovation
Le lait occupe une place centrale dans la culture alimentaire sénégalaise, notamment dans les régions où l'élevage est une tradition ancestrale. Toutefois, l'urbanisation rapide et l'arrivée de produits laitiers importés, comme le lait en poudre, ont transformé les habitudes de consommation. Les consommateurs urbains se tournent de plus en plus vers des produits transformés et prêts à consommer, tels que les yaourts et fromages produits localement.
Dolima, une marque de La Laiterie du Berger
Cette marque a su se distinguer en misant sur la qualité et en valorisant le lait local, tout en restant compétitives face aux produits importés.
Perspectives : Vers une chaîne de valeur plus résiliente
Renforcer la chaîne de valeur du lait bovin au Sénégal nécessitera des investissements continus dans les infrastructures de collecte et de transformation, ainsi qu'un soutien accru aux initiatives locales promouvant le lait frais. La Laiterie du Berger et Kirène montrent l'exemple en améliorant l'efficacité du secteur et en proposant des produits laitiers de qualité.
Avec une meilleure organisation des acteurs et des investissements ciblés, le Sénégal pourrait réduire sa dépendance vis-à-vis des importations et devenir un modèle de production laitière résiliente en Afrique de l'Ouest. Cette évolution permettrait de créer davantage d'emplois, d'améliorer les revenus des éleveurs et de renforcer la sécurité alimentaire du pays.
Doctorante en sciences agronomiques, titulaire d'un Master en Géographie. Passionnée par les enjeux du changement climatique, je me consacre à l'étude de ses impacts sur l'agriculture et l'élevage.
Cet article explore les multiples avantages, les différentes méthodes employées, ainsi que l’impact de cette pratique sur la société et les activités agricoles sénégalaises.
